Il est bâti comme un joueur de première ligne de rugby à XV. On lui trouve, au visage, un air du comédien José Garcia, qu’il apprécie. Et il imite à merveille plusieurs accents régionaux et étrangers. Le Calaisien Maxime Giaya, 37 ans, conseiller entreprise à la chambre de commerce, est à l’origine d’un projet de festival d’humour dans la cité des Six-Bourgeois. Ce festival a déjà un nom : Le festival d’Calais, à prononcer en cht’i et/ou à comprendre comme « festival décalé ». Le projet d’événement dispose aussi d’une équipe soudée, de partenaires de qualité, et d’un alléchant programme de 4 jours. Quant à l’idée qui l’a vu naître, elle résulte d’un heureux concours de circonstances.
Au départ, « Lâchez-nous les glaouis » sur Facebook
Retour en arrière. En février 2020, Maxime, qui ne passe pas une journée sans rire ou raconter une blague, a une furieuse envie de faire de l’humour sur Facebook. « Mais pas sur mon profil personnel. Je voulais garder l’anonymat, c’est plus confortable pour publier des bêtises« , s’amuse-t-il. Le Calaisien crée donc la page
Un concentré d’humour potache et de références à la culture pop, tels films et séries cultes. Très vite, la mayonnaise prend, et encore plus avec le premier confinement. « En mars-avril 2020, j’étais déjà à 2 000 abonnés. Deux amis sont alors venus m’épauler« , précise Maxime. Le démarrage en flèche de la page attire l’attention d’un journaliste de Nord Littoral. Première interview du trio, et rebelote en avril dernier, la page Facebook comptant alors 15 000 abonnés. « Quand le journaliste nous a demandé quel était notre projet à long terme, on a répondu : pourquoi pas un festival de l’humour à Calais. Mais ce n’était qu’un aspect de l’interview. Or, le journaliste en a fait le fil directeur de son article, et a titré là-dessus. Du coup, on s’est dit qu’on n’avait plus le choix, et qu’on devait aller au bout de notre idée. D’autant que, dans la foulée de l’article, d’autres médias nous ont contactés, dont BFM Grand Littoral », raconte Maxime.
Un projet devenu crédible
Le trio de joyeux drilles ficèle alors rapidement un projet, et crée une association, du même nom que la page Facebook. Elle compte 12 membres, « des amis avant tout« .
Brainstorming réguliers, complémentarité des compétences et réseaux personnels : ce cocktail a donné une crédibilité certaine à l’idée de festival de l’humour. Car l’équipe a noué des contacts de qualité, et plusieurs partenaires d’envergure sont prêts à l’accompagner. Comme un producteur parisien de renom, séduit par le projet, et « en adéquation avec nous, note Ludovic Parenty, secrétaire adjoint de Lâchez nous les glaouis. On a un esprit de bande, et on veut rester aux commandes. On a rencontré d’autres personnes de ce milieu, et avec elles, c’était moi je, moi je« . La radio Rires et chansons consacrerait aussi du temps d’antenne au festival, et son chroniqueur Jason Chicandier est parrain de l’association. L’École d’humour et d’arts scéniques (Paris) organiserait par ailleurs le tremplin jeunes espoirs du festival. Enfin, l’association peut compter sur le soutien de nombreux commerçants et associations calaisiens. Tout comme celui du député Pierre-Henri Dumont.
Des scènes ouvertes puis le festival « in »
Concrètement, le Festival d’Calais se déclinerait sur deux temps. Un « off »proposerait des scènes ouvertes dans des lieux de convivialité et des endroits phare de la ville, et se conclurait un jeudi par un tremplin jeunes talents. Place ensuite au festival proprement dit, organisé sur les trois derniers jours de la semaine. Vendredi, une sorte de grand cabaret le vendredi, avec le vainqueur du tremplin et des artistes débutant sur la scène française. Samedi, un spectacle XXL avec un humoriste de renom – « on adorerait Blanche Gardin« , commente Maxime. Dimanche enfin, une pièce de théâtre -« on a peut-être une touche avec Chantal Ladesou« . Quant à la date de lancement du Festival d’Calais, Lâchez-nous les glaouis l’espère pour fin septembre-début octobre 2022.
Décrocher l’accord de la ville de Calais
Reste à obtenir des subventions. Le budget du festival oscillerait entre 200 000 € et 250 000 €, avec un autofinancement de l’ordre de 80%, notamment grâce à la billetterie des spectacles. Parmi ces subventions, Lâchez-nous les glaouis espère bien sûr celle de la ville de Calais. Et l’accord de cette dernière pour le prêt des salles de spectacles du festival « in » : Grande Halle, Calypso et théâtre. Début mai, l’association a eu un rendez-vous avec le directeur de la communication de Calais et l’élu en charge de l’attractivité du territoire. Un contact « positif » avec la maire Natacha Bouchart s’est aussi noué lors de la dernière kermesse de la Moule. « On doit lui présenter le projet pour qu’elle s’en imprègne« , indique Maxime. Et qu’elle validera cette séduisante idée de Festival d’Calais, espérons-nous. Vous aussi ?
Plus d’infos : https://www.festival-d-calais.fr