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La dentelle de Calais inspire la chirurgie du sein

Illustration dentelle de Calais pour reconstruction mammaire

Une prothèse naturelle inspirée de la dentelle de Calais pour reconstruire un sein après un cancer. C’est le projet que développe Lattice Medical, une start-up lilloise. Un projet qui pourrait entrer dans une phase d’essai clinique l’an prochain. Et à terme, constituer un progrès décisif pour les femmes concernées. Mois d’octobre rose, lien avec la cité des Six-Bourgeois : cette prothèse de sein nouvelle génération mérite bien un focus !

Une rencontre entre le textile et la médecine

L’idée remonte au début des années 2010 et a depuis été brevetée. Elle est le fruit d’une rencontre entre un ingénieur textile, Julien Payen, et trois professionnels de santé du CHU de Lille. Principe de l’invention : un maillage de fils résorbables, inspiré de la dentelle de Calais, sert de support au développement de cellules graisseuses prélevées sur la patiente. La « pousse » s »effectue dans une coque poreuse reproduisant la forme du sein, et du même matériau que le maillage de fils. Dès que le volume de la coque est comblé, en 6 à 8 semaines, celle-ci et le maillage se résorbent et laissent place à un sein naturel reconstruit.

Fabrication avec un dentellier calaisien

Mais pourquoi la dentelle de Calais a-t-elle inspiré la prothèse naturelle ? « Notre hypothèse était que le maillage de ce tissu favoriserait la croissance des cellules et leur vascularisation« , indiquait en 2019 le médecin biologiste responsable du projet.  Jusque-là, les expériences de prothèses mammaires à base de cellules graisseuses humaines n’étaient pas concluantes : les cellules ne se développaient pas bien et se nécrosaient. Tout le contraire avec la prothèse de Lattice Medical, testée avec succès sur des animaux. Une prothèse dont le maillage en fils résorbables a été fabriqué avec un dentellier de Calais. « L’intérêt de la dentelle fabriquée sur les métiers Leavers, spécialité de Calais, est qu’on peut orienter les fils dans différentes directions », précisait Julien Payen en 2017.

Progrès décisif pour les femmes concernées

Cette année-là, le projet de Lattice Medical a reçu le prix international Théophile Legrand de l’innovation textile. En 2020, la société a été couronnée start-up de l’année par le magazine Challenges. Et en juin dernier, elle a levé 2.3 millions d’euros pour valider son dispositif médical et débuter ses essais cliniquesCommercialisée, la bioprothèse amènerait un progrès décisif dans la reconstruction mammaire. Elle constituerait en effet une alternative moins invasive que les prothèses en silicone ou les greffes de tissus actuellement proposées aux femmes après une mastectomie. Ce n’est sans doute pas un hasard si seules 15% des femmes concernées choisissent ces techniques…

 

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