Coup de tonnerre dans le paysage médiatique calaisien : l’agence de La Voix du Nord, située rue Mollien, pourrait disparaître. C’est en tout cas une des pistes envisagée par le plan social à l’œuvre dans l’ensemble du quotidien régional, propriété du groupe de presse belge Rossel. Les grandes lignes de ce plan ont été dévoilées en interne aux salariés lundi 7 novembre 2022 par cinq syndicats. Un plan social « d’une violence inédite et sans commune mesure avec celui de 2017« , dénoncent les syndicats dans leur communiqué. Une centaine d’emplois (sur plus de 600 salariés) seraient supprimés, dont 70 journalistes et la moitié des assistantes d’agences. Surtout, « pour la première fois, ce plan n’exclut pas des départs contraints« , en clair des licenciements secs. En 2017 en effet, 132 départs volontaires avaient permis de limiter la casse du premier plan social, alors que 178 postes étaient menacés.
Mutualisation avec Nord Littoral
Pourquoi la rédaction de Calais est-elle dans le viseur en 2022 ? C’est que la réduction des effectifs dans l’ensemble du groupe s’accompagnerait d’une réorganisation des éditions locales du journal papier. Elles passeraient de 17 à 13, et les contenus de celle de Calais seraient réalisés en mutualisation avec Nord Littoral, lui aussi propriété du groupe Rossel. « Une insulte pour l’équipe en place et tout le travail réalisé« , s’étranglent les syndicats.
Selon nos informations, les ventes du journal papier de La Voix du Nord à Calais ne sont pas bonnes. Un phénomène en lien avec l’érosion des ventes papier qu’enregistre la presse en général depuis plusieurs années. Mais dans des proportions plus importantes à Calais que dans les autres rédactions locales de La Voix du Nord. Désaffection du lectorat ? Concurrence de Nord littoral ? On en ignore les causes, de même qu’on ne sait pas si les abonnements numériques à l’édition calaisienne de La Voix du Nord connaissent le même marasme.
Stratégie financière
En 2017, le groupe Rossel avait prétexté que la prise du virage numérique par La Voix du Nord nécessitait un plan d’austérité pour ce journal. Un argument que l’actionnaire belge ne reprend pas cinq ans plus tard, semblant ainsi suivre une stratégie purement financière. En effet, » phénomène rare dans la presse locale (..), écrit le quotidien Libération, les résultats comptables de La Voix du Nord sont aussi toujours positifs d’année en année. En 2021, le groupe a ainsi dégagé un résultat d’exploitation de 9 millions d’euros, en hausse de 65% par rapport à l’année précédente« .